Quelle région admirable! J’ai passé une heure étendu sur l’herbe devant ma maison, sous l’énorme pin qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière. J’aime ce pays de Dieulefit et j’aime y vivre parce que la nature y présente ses profondes et délicates racines, qui attachent en force et en beauté les hommes et les animaux à leur terre. À 10 h 30 ce matin, j’ai entendu des bruits de sabots sur le sentier qui longe ma maison. Une ambiance un peu fiévreuse flottait dans l’air. Je n’y ai pas prêté plus attention que cela. L’idée de chevaux et de cavaliers en promenade me suffisait. En Drôme provençale, les collines flirtant avec les moyennes montagnes offrent de nombreux plateaux de prairie, magnifiquement exposés et regorgeant de points d’eau. Il n’en fallait pas plus pour que se développent des hardes paisibles et heureuses de chevaux en liberté. Les quelques propriétaires supposés de ces « ex-animaux possédés » se sont fait une raison : la raison du cheval libre est la plus forte. Pied-de-nez à l’évolution des grandes villes toujours un peu plus liberticides, autant pour les hommes que pour les animaux…
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