DOMAINE DU MOULIN DUMAS, LIEU D’EXCEPTION
BASTIDE HISTORIQUE & CHAMBRES D’HÔTES
L’histoire du moulin Dumas, établi en 1768 dans la vallée de la Berre, est fondée sur la relation entre les meuniers et la nature. Dès sa fondation, la maîtrise de la puissance de la rivière a été un défi pour assurer un fonctionnement stable du moulin. La famille Dumas a assuré la renommée de sa farine produite au moulin aux XVIIIe et XIXe siècles tout en faisant face à des événements historiques tumultueux, comme la Révolution française, durant laquelle François Dumas et son fils Hippolyte ont été emprisonnés.
Après avoir survécu à la Révolution avec le soutien de Panalis Raymond, premier propriétaire (1768) et célèbre alchimiste drômois, Hippolyte Dumas reprend le moulin et continue à développer sa production. Le domaine a été préservé par la descendance Dumas jusqu’à la fin du XXe siècle, malgré l’impact de la modernité et des guerres.
La famille Porcel en est la propriétaire depuis quelques années et a souhaité honorer l’histoire du lieu en y apportant une nouvelle vie, aprés une rénovation complète de la bâtisse, du parc et de la forêt pendant plus de 16 mois. Le domaine du Moulin Dumas est un lieu de paix, riche en histoire, où nature et culture se rencontrent, invitant les visiteurs à une expérience sensorielle et introspective.
Philippe Porcel, dans son dernier ouvrage « Les rêves de mon moulin », révèle avec émotion et bienveillance, respect et reconnaissance, certains mystères du domaine, par le truchement de sept nouvelles originales.
L'INCROYABLE HISTOIRE DU DOMAINE
AVANT-PROPOS DU DERNIER OUVRAGE DE PHILIPPE
LES RÊVES DE MON MOULIN
Dans les replis du mont Rachas, veillant sur la plaine de Valréas, une vigoureuse rivière drômoise, nommée « La Berre », trace son cours impétueux.
Dès la fondation du Moulin Dumas en 1768, les hommes se sont montrés vigilants et respectueux envers cette force naturelle, quand bien même ses eaux abondantes en venaient à déborder. Les jours où grondait l’orage, en différents passages à gué, la Berre pouvait se transformer en fléau emportant tout sur son passage : hommes distraits, bêtes imprudentes ou fragiles calèches. Sa colère dévastatrice pouvait punir l’ignorance ou le manquement. Les meuniers, gardiens discrets de ce havre de travail, avaient pour mission noble et méconnue d’apprivoiser la rivière au quotidien, maniant avec ingéniosité bief et écoulements pour maintenir un débit régulier. Ainsi, les « roues de pierre et de fortune » n’interrompaient jamais leur rotation, dans un incessant ballet diurne et nocturne, permettant aux meuniers de mener à bien leur labeur.
Aux abords du parc du moulin, un long mur de digue rappelle les caprices du cours d’eau dans le passé, signalant peut-être les épisodes tumultueux et spectaculaires des débordements. Les anneaux d’amarrage découverts à cet endroit témoignent d’une ancienne activité fluviale. Des barques devaient sans doute accoster pour le déchargement des précieuses marchandises : blé, orge et avoine.
Préservé par la nature, un vallon l’enveloppe. Une forêt mystérieuse le borde, en permettant à la rivière de caractère de serpenter à travers elle. Au centre de ce « cercle » protecteur, se dresse fièrement le Moulin Dumas, d’un bassin au passé riche comme l’attestent les cartes de Cassini, d’un jardin parsemé d’oliviers et de majestueux cyprès ! Comment ne pas succomber à son charme ? Comment ne pas se laisser envahir par un amour profond envers cette nature généreuse, tolérante, complice du passage du Temps ?
La famille des meuniers Dumas, nourrissant de leur savoir-faire la célèbre farine éponyme (vendue dans toute la Provence au XIXe siècle), a su prospérer en véritables artisans des quatre éléments air, eau, feu et terre. Ils ont solidifié cet endroit dans tous les sens du terme, sur tous les plans, y insufflant une vie, vibrante et harmonieuse, dépassant le temps linéaire. Mais l’Histoire récente et les expériences vécues ici expliquent elles à elles seules le « magnétisme » positif qui baigne ce lieu ? Á vous de juger. Moi, j’ai mon avis…
Par conséquent, un retour dans le temps s’impose, à l’an 1768 environ : la première pierre du moulin, sous un autre patronyme que Dumas, fut posée par la famille Boyer (dont les membres furent les bâtisseurs ruraux locaux), en association avec le maître meunier et alchimiste Panalis Raymond (de Réauville). Á la fin du XVIIIe siècle, le site tout entier, la bâtisse principale, le bassin-étang et son bief tremblaient de puissance productive sous l’effet des lourdes meules de pierre, en rotation permanente et mues par les deux impressionnantes roues à aubes (l’une d’elles est visible à l’entrée du domaine, adossée à la façade nord). Le ballet des calèches entrantes et sortantes du Moulin était incessant. Les vents empruntant le vallon, colporteurs des légendes d’anciens moulins et de leurs curiosités « magiques », participaient bienveillamment au maintien de cette puissance transformatrice du grain, par l’apport d’une humidité douce et idéale permettant la conservation de la précieuse denrée. Panalis Raymond déclarait régulièrement à ses apprentis et compagnons que « l’Air chaud et humide engendre la chaleur du Feu et l’humidité de l’Eau, pour le bonheur de la mouture de l’ORge de la Terre que nous sommes tous » !
L’année 1793 apporta son flot d’événements tumultueux. Monsieur François Dumas, père d’Hippolyte Dumas et député-maire de Cairanne (village du Vaucluse situé une quarantaine de kilomètres de Grignan, au sud) animait fougueusement les soixante-et-un députés de la Fédération des trente-quatre communes du Haut-Comtat, rassemblés dans l’église paroissiale de Sainte-Cécile-les-Vignes, le 16 mars 1793, à l’effet de s’ériger en possible Etat libre et indépendant de l’ex-autorité du pape (Enclave des Papes), et voire de la nouvelle société française… Cette assemblée, présidée par l’ex-titré marquis Fournier d’Aultane, maire de Valréas, décida, à l’unanimité, de faire les démarches énergiques auprès de l’Assemblée nationale pour se mettre sous la protection directe de la France, bénéficier de ses lois libérales, mais sans en supporter les charges. Quelques jours plus tard, le Comtat-Venaissin fut purement et simplement annexé à la France. Au cœur de cette tourmente, deux députés furent emprisonnés dans des geôles de Lyon au motif d’une proposition « indécente » transmise au « Comité de Salut Public », puis condamnés à mort dans la foulée, pour « l’exemple ». Il s’agissait de messieurs Fournier d’Aultane et François Dumas. Les deux députés furent exécutés en octobre 1793.
François Dumas avait donc à ce moment-là un fils de 23 ans, prénommé Hippolyte. Quelques années plus tard, ce dernier assura conjointement la succession politique locale de son père et le poste de percepteur de Cairanne. Il accepta ce double mandat en mémoire de son père et à la demande des habitants. Victime d’un complot, un an après sa prise de responsabilités, il fut emprisonné dans la même prison que son père, jugé et condamné à mort par le même juge. À la différence de son père, il réussit à s’évader de la geôle. Il trouva refuge sur les terres boisées du vallon de l’actuel domaine du Moulin Dumas, au bord de la Berre. C’est là qu’il fit la connaissance de Panalis Raymond, primaire du Moulin, qui le recueillit et lui offrit le gîte au Moulin, en toute discrétion. Il put ainsi bénéficier trois ans durant de ce cadre de survie, jusqu’à sa grâce napoléonienne. Cette période fut propice pour recevoir un certain enseignement de la Nature, d’inspiration alchimique.
Les heures sombres de la Révolution française et les poussées de fièvre du Directoire (jusqu’en 1799) touchaient à leur fin. Hippolyte, alors père de deux jeunes garçons, Calixte et Amédée, et fortifié par l’enseignement de Panalis Raymond durant la période triennale, accepta la proposition d’acquérir le lieu. Au lendemain de sa transmission à Hippolyte, Panalis engagea un long voyage à travers le monde. Il n’en reviendra pas. Plus tard, le fils de François Dumas transmit à ses propres enfants Calixte et Amédée tout l’enseignement reçu de Panalis ainsi que la connaissance du lieu. Hippolyte s’éteignit paisiblement au Moulin en 1824. La descendance Dumas poursuivit le développement de la production de la farine tout au long du XIXe, jusqu’au début du XXe siècle. La sauvegarde de ce lieu inspirant restait intacte à tous points de vue.
La machine à vapeur, les guerres et la disparition des hommes « Dumas » eurent raison de la capacité de production de la farine en ce lieu. L’activité agricole prit son essor sur le domaine, jusqu’au milieu du XXe siècle, pilotée par les descendants Dumas.
La production agricole et les « demoiselles » Dumas entretinrent l’énergie du lieu et son intimité avec la Nature. Ainsi naquit la dénomination du lieu-dit, « le Moulin Dumas », sur le territoire de Grignan, en hommage à son incroyable histoire, restée dans la mémoire collective de quelques « anciens ».
Dix générations après l’arrivée d’Hippolyte Dumas dans ces murs, l’histoire prend un nouvel élan dans notre XXIe siècle, avec l’arrivée de la famille PORCEL, propriétaire actuelle du Moulin Dumas. En chargeant d’émotions ce domaine de quatre hectares, autour de sa bâtisse, de ses dépendances rénovées et transformées en habitation provençale, elle ouvre les portes d’un avenir, ancrée dans une volonté profonde de le rattacher à son histoire. En tant que « gardien » vigilant du passé et façonneur d’avenir, dans cet ouvrage, je vous révèle, avec émotion et bienveillance, respect et reconnaissance, certains mystères de ce domaine.
Bienvenue dans ce havre de paix, propice à l’émerveillement, lieu fertile où s’entrelacent les fils intemporels de l’histoire et de la nature, réalité et fiction. Parce que le domaine que les meuniers d’antan ont su découvrir, développer et protéger, poursuivra son œuvre : vous offrir le plus beau des voyages. Il s’agit d’un voyage intérieur.
Vous êtes sur le point d’HUMER les champs de lavande et la terre truffière ; d’ÉCOUTER le chant des oiseaux et le clapotis de l’eau ; d’OBSERVER les tableaux offerts par la nature et les variations de la lumière, de CARESSER des écorces vivantes centenaires et les pierres polies par le temps et par le travail ; de GOÛTER les saveurs de la Drôme et le nectar des Adhémar ; de RESSENTIR l’esprit des lieux et la quiétude intérieure.
À la mémoire de Panalis Raymond et d’Hippolyte Dumas.
Philippe Porcel
SÉJOURNER AU DOMAINE
LES CHAMBRES DU MOULIN
pour 2 personnes
Les cinq chambres du Moulin à l’élégance discrète, dans lesquelles les fenêtres se changent en tableaux vivants, peuvent accueillir chacune 2 personnes.
LE PARC ET SON ÉQUILIBRE ENTRE FLORE PROVENÇALE ET COURS D’EAU
Cet espace d’exception, constitué de sa prairie provençale, d’une forêt et de son étang, regroupe dans le même lieu une diversité unique de tableaux où se mellent cigales et poissons, et offre un eden confidentiel, où le temps prend une densité particulière, où chaque instant devient précieux et chargé d’émotions.
FORET ET RIVIERE
Au fond du parc, veille la forêt du Moulin, le long de laquelle coule la Berre, rivière entourant la demeure, et source hydrolique de la roue historique du Moulin. Dans ces bois, la température provençale s’apaise pour laisser place à la fraicheur arborée et au bruissement des feuilles, le temps d’une promenade le long de la rivière, ou d’un verre au bord de l’eau.